En plus de nos revendications générales, nous sommes appelées à réagir régulièrement sur des dossiers d'actualité. Cette section est entretenue par le comité d'organisation politique. | On top of our general demands, we have to regularly react to emerging issues. This section is curated by the political organizing committee.
Le 18 juin 2025, le ministre de la sécurité publique du Québec, François Bonnardel a annoncé que les détenu·es des tablissements de détention provinciaux seront désormais enfermé·es selon l'apparence externe de leurs organes génitaux. | On June 18th 2025, François Bonnardel, Quebec's minister of Public security announced that inmates will now be jailed on the basis of the appearance of their external genitalia.
Au mois de décembre 2024, le gouvernement provincial a mis sur pied un comité de personnes cisgenres issues de leurs cercles rapprochés chargé de faire un recensement et des recommandations au sujet des "questions sensibles liées à l'identité de genre". Leur rapport a été déposé publiquement en juin 2025. Notre résumé critique peut être téléchargé ci-bas. | In December of 2024, the provincial government created a committee composed of cisgender people from their political network to document and make recommendations regarding "sensitive questions relating to gender identity. Their report has been made public on June 2025. You can download our critical summary on the following section.
Différents documents explicatifs, résumés et recherche sur nos dossiers prioritaires. | Various documents relating to our priority issues.
Le rapport des sages n'avait pas fini de sécher que le gouvernement annonçait son intention de retirer leur droit d'être incarcéré·es en fonction de leur identitité de genre aux détenu·es trans. Une mesure que même les sages rejetaient et qui contredisait les documents internes du ministère.
Le gouvernement prétend favoriser la sécurité des femmes en prison. Or on sait que les conditions de détention ne cessent de se dégrader à la prison Leclerc notamment. Faire violence aux femmes trans n'améliore la vie de personne.
Cette mesure pose une atteinte à la dignité des personnes incarcérées, mais risque également de dégrader leurs conditions de détention et d'augmenter leur vulnérabilité à diverses violences. L'annonce du ministre de la Sécurité publique a également introduit la notion alambiquée de "sexe anatomique", qui n'existe pas en droit ou dans les politiques publiques. C'est seulement après de nombreuses tentatives de précision qu'il a été révélé que cette notion référait à l'apparence externe des organes génitaux, sans égard à la mention de sexe à l'état civil ni à la transition médicale. La détermination des formes génitales appropriées pour l'État demeure encore en suspens et il est impossible de dire si une métaoïdoplastie ou une orchidectomie, par exemple, pourraient affecter l'établissement de détention ou quelles procédures d'inspection visuelle seront déployées.
Malgré les refus répétés du cabinet du ministre de rencontrer les représentant·es de la société civile, nous continuons nos démarches avec des organisations alliées pour obtenir des précisions et allons engager une escalade des moyens de pression afin que les droits des personnes trans soient respectés.
Trois militantes de MtF ont perturbé la conférence de presse de présentation du rapport du comité de sages en juin dernier. Elles dénonçaient le mépris affiché par les décideurs publics envers les intérêts des personnes trans et invitaient les "sages" à venir leur dire en pleine face ce qu'illes pense de nous. Le comité a en effet opéré à huis clos et a annoncé le dépôt de son rapport à la toute dernièere seconde alors qu'il était prêt depuis 3 mois.
Pire, il été créé pour "régler le problème" que représentent les personnes trans pour la population majoritaire et a été confié à trois personnes cisgenres par souci de "neutralité". Sa dissolution avait d'ailleurs été exigée par plus de 150 organisations féministes, étudiantes, 2SLGBTQIA+ et syndicales sous l'appel à l'action de la campagne Nous ne serons pas sages.
Les rares statistiques disponibles indiquent que les personnes trans, et les femmes en particulier, sont surreprésentées dans les facteurs de marginalisation en emploi, en logement, en sécurité alimentaire et sont exposées à de nombreuses violences physiques, psychologiques et sexuelles. Pourtant, le gouvernement continue de traiter notre existence comme une menace pour les personnes cisgenres et priorise leur confort avant nos droits. Mais nous ne sommes pas isolées et nous ne nous laisserons pas faire!
Lire la lettre ouverte co-signée par la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Sylvie St-Amand et Judith Lefebvre, une des co-fondatrices de MtF.
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